Tous les malades alcooliques, leurs conjoints, leurs enfants ont vécu des choses qui ne sont pas faciles, ils ont souffert, souvent chacun de leur coté. Certains ont accepté de nous écrire leur témoignage, ce dont nous les remercions vivement parce que ce n’est pas forcément évident de raconter sa vie.
Psychiquement : « bienvenu » dans un monde parallèle. Un monde où l’on est plus soi-même, un monde où l’on n’est plus que l’ombre de son ombre. Un monde où le désordre cérébral s’installe, où on vit dans le déni, où arrive la perte d’affection, pour soi, pour les autres, femme, enfants, famille, amis.
Bernard, je le voyais tous les mardis à l’association Saint-Vincent de Paul où nous sommes bénévoles. Quand j’ai lu l’article, où il y avait sa photo, une phrase m’a interpellé, car il disait qu’il avait eu des problèmes avec l’alcool.
Il m’arrive souvent de rencontrer le médecin qui m’a soigné à l’époque. Un soir, je le remerciais de m’avoir soigné. Il m’a répondu, « c’est vous qui vous êtes soigné ».
En 2018, j’ai eu la chance d’être papa. Durant toute ces années à boire, j’ai toujours gardé en tête cette erreur qui m’écrasait, cette réflexion faite au premier verre. J’ai toujours su qu’un jour ou l’autre il faudrait arrêter.
Après avoir perdu le lien social et professionnel, c’est à ce moment-là ou je me suis dit que soit je me fichais en l’air, soit j’arrêtais l’alcool.
C’est après une énième remarque de mon petit dernier, « Papa pourquoi tu es triste ? » que j’ai décidé d’agir. Agir, c’est parfait ! Mais comment faire ?