Rémi

VIE LIBRE GIRONDE

Un échec.
J’ai fumé du cannabis durant toute mon adolescence et ai arrêté du jour au lendemain suite à une transaction qui s’est mal passé. Plus jamais je ne donnerai d’argent à ces dealers qui vous mentent sur la quantité, la qualité etc. Je me suis donc trouvé un « substitut », l’alcool.


Je ne buvais jamais avant et commencer à 24 ans me semblais être déjà hors norme pour un gamin de mon âge. Au fond de moi je savais que je faisais déjà une erreur mais j’étais jeune.
Bref, ça commence doucement, un apéro avec les copains, puis un verre plus « chargé » que celui qu’on offre et ainsi jusqu’à 8 verres par jour en l’espace d’un an.


J’étais musicien, l’alcool m’aidait à décrocher et ainsi ma muse et son inspiration était à portée.
4 ans, cela a duré 4 longues années.
Je ne jouais plus ou pas en rythme, je tremblais, j’angoissais et me repliais dans un profond malaise.
Je ne me rappelle pas ce qui a provoqué le « déclic » à l’époque mais il est intervenu. Je suis allé sur un forum, j’ai vidé mon sac et quelqu’un m’a tendu la main.
Il m’a guidé dans ma démarche, m’appelait tous les jours et m’encourageais comme personne n’avait su le faire durant toutes ces années de vie.


J’ai arrêté 3 mois, j’avais 28 ans. On ne peut pas dire que ma famille m’ai soutenu, mon père lui-même alcoolique s’emportant disant je cite : « on ne va pas se priver d’alcool à noël parce que monsieur a un problème et ne sait pas gérer ! »…
J’ai arrêté 3 mois.


Je me sentais frais, fort et plein d’enthousiasme. Trop enthousiaste certainement. Tellement que je me suis permis de reboire une bière de temps en temps, puis une par jour, puis deux, puis trop. Je n’avais plus de contact avec cette personne qui m’avait donné l’impulsion et la force de vivre sobre.
Cette année-là mon père est décédé et dans un sens, je l’ai suivi. J’avais une excuse, j’étais triste… Je me suis noyé dans un océan alcoolisé espérant pouvoir ne plus y penser, ne plus penser, plus rien.
11 ans, j’ai été alcoolique pendant 11 ans.


En 2018, j’ai eu la chance d’être papa. Durant toute ces années à boire, j’ai toujours gardé en tête cette erreur qui m’écrasait, cette réflexion faite au premier verre. J’ai toujours su qu’un jour ou l’autre il faudrait arrêter. Ce jour est arrivé avec la naissance de mon fils. Arrêté tant qu’il est temps, ne lui montrer se père que je n’avais moi-même pas supporté. Je l’ai rappelé. J’ai rappelé cet homme qui des années auparavant avait réussi à m’aider et que j’avais fuis. Il était toujours là. A nouveau, il m’a écouté. Mais après que j’eusse finis de lui narrer ces années de ma vies que je ne lui avais pas partagé au fil du temps il ne m’a donné qu’un conseil : « rends toi à une permanence de Vie Libre »…
Je l’ai écouté, j’en avais trop besoin. Besoin de parler à celles et ceux qui savent, qui souffrent et ont soufferts du même mal qui me rongeait. J’ai pris ce qu’il me restait de force, de courage et de dignité et je me suis rendu à une réunion, sobre d’un jour.


2 ans, je suis libre depuis 2 courtes années.
J’ai été accueilli par mes pairs avec la plus grande bienveillance et dans leurs yeux un désir d’aider bien réel. Je suis libre depuis deux ans…


Que m’a-t-il manqué la première fois ? L’accompagnement, la confrontation et surtout la compréhension qu’une guérison, une vraie, ne passe que par l’abstinence totale et définitive.